« L’art doit envahir la vie ».
Salvador Dali
Mary Jane West (1893-1980) était une actrice américaine sexe-symbole des années 1920 à 1940. Fasciné par ce personnage public, c’est en 1934 que Dali réalise le Visage de Mae West.
Près de quarante ans plus tard, en 1972, il recrée cette œuvre en trois dimensions avec l’aide de l’architecte et designer barcelonais Óscar Tusquets. Comme le montre cette rétrospective en trois dimensions (https://www.youtube.com/watch?v=EWlLK9gGUdA), l’artiste utilise un sofa, une cheminée et deux tableaux pour représenter les parties anatomiques du visage de l’actrice.
Cette reconstruction peut être considéré comme unique dans l’histoire de l’art surréaliste car l’artiste innove l’utilisation des objets. Il crée une chambre dans ce qu’il présente comme un « appartement surréaliste ». Il place, au premier plan de la reconstruction, un divan en forme de bouche d’une sensualité explicite, une touche érotique qui rappelle par son réalisme l’actrice. En arrière plan se trouve une cheminée en forme de nez sur laquelle est posée une horloge rococo. Deux cadres représentant des paysages parisiens caractérisent les yeux de l’actrice. La photo, ci-dessus, nous présente l’illusion que peut avoir le spectateur lorsqu’il visite.
Dali est principalement connu pour ses peintures extravagantes, mais il s’engage notamment dans le mobilier. Il crée ainsi des chaises, des divans avec des formes qui sortent de l’ordinaire. S’inspirant toujours de ses pulsions surréalistes, il crée en 1935 La table basse Leda, où l’on retrouve ces formes ondulatoires qui renvoient à la dimension onirique bien connu de l’artiste. Dessinée par Dali pour Jean-Michel Frank d’après le tableau Femme à la tête rose, la table fut sculptée par Joaquim Camps, puis mise en production et commercialisée dans les années 90.
On retrouve cette onirisme dans La lampe Bracelli adaptée pour sa maison de Port Lligat. C’est à l’occasion de sa rencontre avec le célèbre décorateur Jean-Michel Franck qu’il crée ces objets et que son intrigue pour le mobilier nait. Le fabricant de meuble et décorateur de prestige reconnu sur la scène parisienne de ces années allie donc sa maitrise des matériaux à l’imagination singulière de l’artiste surréaliste créant ainsi des objets uniques, qui évoquent les fondement du Surréalisme.
Webographie
– Une rétrospective Salvador Dali au Centre Pompidou, LIEN, consulté le 13 avril 2014
– Bracelli, Muletas, and Cajones lamp-sculptures, LIEN, consultée le 13 avril
– DALÍ DÉCOUVRE DANS LE VASTE REGISTRE DES ARTS APPLIQUÉS DE NOUVELLES VOIES À L’EXPRESSION DE « SON » IDÉAL SURRÉALISTE, LIEN, consulté le 13 avril 2014